La vie contemporaine était beaucoup complexe qu'elle ne laissait paraître. Le rôle des femmes parmi la société avait grandement changé au cours des siècles et Freya devait s'adapter du mieux qu'elle le pouvait à cette nouvelle vie. Rien de simple pour tout dire. Une femme, aussi jolie et charmante soit-elle, se devait d'être forte, indépendante, confiante, sans toutefois faire fuir la gente masculine, car l'amour était toujours l'un des buts premiers des mortels. Enfin, la vampire avait toujours été forte, indépendante et bla bla bla, mais elle devait cette fois le montrer au grand jour. Comment ? Par l'acquisition d'un foyer, d'un emploi stable et valorisant, en excellent à l'école - car l'éducation était apparemment primordiale. Tout ça ne valait rien aux yeux de Freya. Elle avait mieux à faire que de se pavaner entre les couloirs d'une école, cahiers dans les mains, à lécher les bottes des professeurs. Ces humains n'avaient certainement pas conscience du danger qui guettait la ville... Klaus pouvait débarquer à tout moment et tuer autant de mortels qu'il le souhaitait simplement pour implanter le chaos. Certes, Freya n'était pas contre le meurtre, puisque elle-même aimait bien se régaler du sang chaud des être vivants lorsque l'envie lui prenait, mais elle ne désirait pas dévoiler leur identité et ainsi attirer l'attention des chasseurs. Sans parler de la création de ces immondes hybrides qui menaçaient un déséquilibre racial. Bref, ses préoccupations étaient dirigées ailleurs que sur la vie "normale" de la jeune femme en devenir. Pourquoi se dirigeait-elle vers la porte d'entrée du lycée de Mystic Falls, sac à l'épaule, comme une studieuse petite écolière alors ?

En vu d'assouvir sa vengeance envers son frère aîné, Freya avait une seconde mission à accomplir. Une mission qui ne l'emplissait guère de joie... Elle était chargée, comme tous les autres membres de la "bande", de protéger cette chère Elena Gilbert. Une humaine bien banale en apparence, mais qui était en fait la clé vers la création des hybrides. Son sang, pour être plus précis. Si ce n'était que de Freya, il y a bien longtemps qu'elle serait morte. Ainsi, le problème serait résolu, il n'y aurait plus de crainte de voir apparaître d'autres créatures grotesques engendrées par Klaus. Elle n'aurait plus qu'à le traquer et le tuer ! Cependant, rien n'était aussi facile... Elena était précieuse aux yeux de nombreux êtres qui luttaient contre la menace du vampire originel. Stefan, Damon, la sorcière, Bonnie, et nombres d'autres inconscients. Elle ne pouvait faire le moindre geste sans qu'une armée de protecteur ne vienne l'arrêter. Elle était contrainte de veiller à sa survie contre son gré... Génial. Et malgré le danger, Elena poursuivait tout de même ses études. Quelle idiotie. Toutefois, elle n'avait rien à craindre là-bas, Stefan et Rebekah la surveillait de près à ce qu'elle avait compris. Peut-être que cette chère humaine avait la tête ailleurs ces derniers temps, mais en visitant le manoir des Salvatore ce matin-là, Freya trouva le fameux pendentif de l'humaine, celui rempli de verveine, gisant dans un coin de la demeure. Le réquisitionnant, Freya aurait bien voulu demander à Damon ou tout autre personne ayant à coeur la survie de Gilbert de le rapporter à la principale concernée, mais tout le monde semblait avoir disparu. Classique. Se résignant à jouer à la bonne samaritaine, la vampire prit la route vers le lycée. Et la voilà maintenant dans les couloirs bondés d'étudiants tous plus insignifiants les uns des autres. Sans prêter attention aux regards curieux de ceux-ci posés sur elle, elle déambula entre les casiers, suivant son odorat infaillible, à la recherche de l'humaine pour qu'elle puisse rapidement quitter cet enfer. C'est ainsi qu'elle aperçut une tignasse brune arrêtée à un casier. Enfin ! Emboîtant le pas, Freya contourna une bande d'élèves à lunettes pour atteindre Elena. Et sans préambule, la vampire exposa le fameux collier anti-compulsion vampirique droit devant les yeux de l'humaine. « Je l'ai trouvé chez les Salvatore. Tu devrais faire attention d'y garder un oeil, sinon n'importe qui pourrait profiter de toi » siffla Freya d'une voix mielleuse, une étincelle de malice dans les yeux. Un petit sourire s'étira au coin de ses lèvres alors qu'elle faisait balancer le pendentif devant les yeux de l'humaine.